Cet été, WesportFR vous propose de combiner le plaisir du sport et le plaisir de la réflexion avec une série d’articles « Thinking Sport ». Au fait, d’où vient le mot « sport » ? Quelles sont ses origines ? Quelle est sa vraie signification ?
Sport, un mot valise
Le mot sport inclut de multiples pratiques. Derrière le sport terme, vous pouvez mettre l’escrime, la gymnastique mais aussi les pratiques de bien-être, d’entretien, se déroulant dans différents endroits.. Nous avons donc des dénonciations différentes et des sens différents.
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Le terme « sport » a été défini de manière très variée, par différents sociologues, à travers les époques : on note l’apparition du terme autour des XIIIe et XIIIe siècles. Le mot vient de l’ancien Français Desport, du verbe desporter, ce qui signifie « récurage ». Cela signifie tout type de plaisir, de loisirs et de pratiques agréables (jeux, conversation, badinage). Au XIVe siècle, le mot « desport » a été importé par chevalerie en Angleterre. Dans la première moitié du XVIe siècle, dans l’œuvre de Rabelais, « desporter » signifie s’amuser. Enfin, c’est au XIXe siècle que le terme « desport » a été transformé en « disport » puis devient « sport ». Le terme a évolué de l’ancien français à l’anglais et finalement au mot « sport » au XIXe siècle.
Puis, le terme sport revient progressivement en France (au 19ème siècle, vers 1830).
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Dans le livre de 1854 d’Eugène Chapus, « sport » rassemble tous les passe-temps chic de la classe aristocratique, appelés « loisir » (gazon, échec, billard, pêche, chasse, tir…). Le dictionnaire Littré de 1873 affirme que le sport est un « mot anglais utilisé pour désigner toute exercice en plein air, tels que les courses de chevaux, la navigation de plaisance, la chasse, la pêche, le tir à l’arc, la gymnastique, l’escrime. » A la fin du XIXe siècle, ce sont les prosélytes/défenseurs/promoteurs du monde sportif qui ont proposé des définitions (notamment P. de Courbertin). Dans la définition, la dimension moteur et la recherche de performances sont considérées comme le sens principal de la pratique.
A partir des années 60
La définition du sport fait l’objet d’une réflexion plus théorique et moins militante, notamment avec les analyses psychologiques de M. Bouet (1968) historique de J. Ulmann (1965), sociologique de G. Magnane (1954) et philosophique.
Pour Michel Bouet en 1968 « le sport est une activité de loisir institutionnalisée, avec une participation corporelle primaire et des structures motrices rigoureusement spécialisées, s’exerçant pour elle-même, en mode compétitif, avec la préoccupation essentielle de la réalisation d’une performance. »
L’ origine du sport est controversée
Pour certains auteurs, le sport a ses origines dans l’antiquité : le sport a toujours existé depuis les temps anciens. A ce moment, les compétitions appartiennent à des cérémonies païennes, ce sont des rituels qui viennent à balader la vie sociale.
Dans les temps anciens, les fonctions sociales des pratiques étaient spéciales : elles relèvent du registre religieux et n’ont aucune assimilation aux sports modernes.
Au Moyen Age, l’accent est mis sur les grandes faveurs des jeux physiques. Ces pratiques sont différentes selon l’origine sociale. Le sport, à cette époque aussi servi d’entraînement : la quintaine aussi connue sous le nom de joute de sarrasin, est un terme utilisé au Moyen Age pour désigner un jeu d’adresse consistant, pour un chevalier, à frapper avec sa lance tendue un trophée ou le bouclier d’un mannequin surmonter un mât fixe ou rotatif. Cette activité est destinée à former des chevaliers. Ce dernier doit toucher le bouclier au galop.
D’ autres formes de pratique existaient : la crosse, par exemple, qui est une forme de pratique qui ressemble au hockey (vous devez retourner une rondelle avec un bout en bois dont la pointe est courbée) ou l’ancêtre du golf.
Pour les fractions populaires existaient l’ivrogne ou le chou (ancêtre du football ou du rugby) qui consiste en une confrontation entre 2 villages avec un ballon, et dont le but est de laisser tomber le ballon dans l’autre village. La particularité est qu’il n’y avait pas de règlement, tous les tirs étaient autorisés, le nombre de joueurs était illimité, les espaces n’étaient pas délimités et le temps infini. Ce jeu était un rite d’intégration des jeunes dans le village, mais aussi un rite de passage et d’éducation (seuls les hommes y ont participé, l’un est un « vrai homme si nous participons à ces jeux »). La lutte (jeu traditionnel) était pratiquée lors de fêtes populaires, le lancer de poids ou le tir à l’arbalète étaient aussi des pratiques populaires à l’époque.
Au XVIIème XVIIIème C’ est une période où la violence diminue, le rôle rituel de ces jeux est abandonné, leur fonction de cohésion sociale comme c’était le cas surtout au Moyen Âge, et l’accent est mis sur les exercices éducatifs pendant ces pratiques.
Pour la noblesse,
La chasse, l’équitation et l’art de l’escrime (considéré comme un exercice éducatif).
- C’ est au XVIIIe siècle que le sport moderne est apparu en Angleterre, en relation avec :— l’augmentation de la couche sociale aisée
— industrialisation (et développement des moyens de transport),
— expansion coloniale : basket-ball pour les jeunes anglais avec un but éducatif qui répand des valeurs
— le commerce florissant
— le goût des paris.
En Grande-Bretagne, le nombre d’associations sportives nationales a connu une faible croissance entre 1750 et 1850, puis a fortement augmenté à partir du milieu du XIXe siècle. (cas du football en Angleterre)
Au XVIIIe siècle, en Angleterre, les courses de course étaient exécutées par des coureurs de pied (traversant des haies dans une zone naturelle).
La paume courte se transforme en sphairistique en Angleterre (présence d’un filet et d’une raquette en bois) : ce sont des fractions bourgeoises. La gymnastique allemande de Ludwing Jahn (1778-1852) a inventé la méthode de l’appareil (poutres, cerceaux, barres parallèles), qui apparaît dans un contexte de vengeance après la guerre de Sedan.
Fin du XIXe siècle A la fin du XIXe siècle, il y avait une opposition entre ces deux types pratiques : la gymnastique et le sport. Les partisans de la thèse de continuité l’utiliseront pour dire que le sport a toujours existé. Selon cette perspective et dans la poursuite de B.Jeu, le sport aurait sa source dans l’Antiquité.
« Une généalogie du sport moderne nous conduirait de compétitions rituelles aux compétitions sportives en passant par des jeux populaires. » « Le sport est très souvent présenté comme un fait universel, un invariant culturel. Dans des formes changeantes, il aurait été pratiqué en tout temps et sous toutes les latitudes » Baillette.F. (1996) « Les pensées réactionnaires du sport ». « Considérer le mouvement sportif moderne comme l’héritier de l’antiquité est l’une des légendes idéologiques qui servent à renforcer l’unité d’un mouvement plein de tensions et tendances conflictuelles et de renforcer son attractivité et son prestige » N.Elias. La thèse de continuité est une légende et une idée selon Elias. » La continuité du vocabulaire ou la similitude des gestes en fait ne doit pas être perdue : entre le sport moderne et les jeux traditionnels, les différences sont plus fortes que les permanences » Roger Chartier « Les trajectoires du sport ». Tous acceptent de défendre la thèse de rupture.
Le sport moderne aurait été inventé en violation des jeux traditionnels, en relation avec une société qui se transforme : thèse de la rupture qui domine.
Le terme « sport » fait référence à des formes similaires de pratique, mais qui ont un but très différent. Dans les jeux traditionnels (sole), la relation avec l’espace et le temps est radicalement différente du football moderne (assurant la cohésion sociale). Le décrochage renforce fondamentalement les liens du communauté de village et sert de rite d’intégration, en particulier pour les célibataires (ce qui les distingue de la logique de la performance des sports modernes).
Pour répéter T.Terret :
« Les historiens conviennent que le sport est né au XVIIIe siècle en Angleterre dans le contexte de la révolution industrielle et du capitalisme émergent, puis s’est répandu dans les colonies britanniques et les sociétés industrialisées en Amérique du Nord en Europe continentale ! D’autre part, ces définitions dérivent plusieurs significations selon les temps et les auteurs. Parce que le sport a été perçu de différentes manières. Mais il a enfin, toujours été présent dans toutes les sociétés, sous des formes différentes.